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«Au revoir le bonheur»: je reviens chez nous

March 14th, 2022

«Au revoir le bonheur»: je reviens chez nous

Manon Dumais

Depuis Starbuck, ecrit avec Martin Petit, Ken Scott n’avait jamais tourne au Quebec. Cela n’a cependant pas chome lors des dix dernieres annees. Ainsi, il a realise Delivery Man, version americaine de Starbuck, Jet Lag, dans un scenario de Steve Conrad, ainsi, L’extraordinaire voyage du fakir, vendu dans 160 pays. Sans oublier l’ecriture des versions canadienne, francaise et italienne une grande seduction, ainsi que l’adaptation francaise de Starbuck, Fonzy.

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« Si aujourd’hui on a envie d’aller a New York ou a Tokyo, si Paris ou Londres nous font rever, c’est qu’on les a deja vus au cinema. J’suis tres fier quand un de mes films, ou n’importe quel film quebecois, reste vendu a travers l’univers ; ca veut penser que le Quebec existe dans la tete des personnes des pays-la. Il y a quelque chose qui me stimule au fait de penser qu’on fait un film pour le marche d’ici, mais qu’il puisse voyager. Di?s que le film voyage, c’est le Quebec qui week-end aussi », affirme Ken Scott, de renvoi des Iles-de-la-Madeleine, ou Au revoir le bonheur, le sixieme film a titre de realisateur, fut presente en toute premiere.

S’il s’est fera rare ces dernieres annees, ce n’est pourtant pas parce qu’il boudait le Quebec ou que le Quebec lui tournait le dos : « Ca faisait longtemps que j’avais envie de revenir travailler au Quebec. J’ai eu le loisir de travailler ailleurs parce que des projets m’appellent et que c’est difficile de dire non, mais moi, j’habite au Quebec et j’ai besoin de bosser au milieu des gens d’ici, avec des acteurs que j’admire. J’ai ete reellement choye dans votre cas-ci. »

Au revoir le bonheur met en scene quatre freres, le businessman Charles-Alexandre (Louis Morissette), l’auteur William (Patrice Robitaille), le nostalgique Thomas (Antoine Bertrand) et l’epicurien Nicolas (Francois Arnaud), qui se rendent dans leur somptueuse residence familiale d’ete a toutes les Iles-de-la-Madeleine. Sont aussi du week-end les compagnes respectives des deux aines et du benjamin, Valerie (Marilyse Bourque), Audrey (Elizabeth Duperre) et Camille (Charlotte Aubin), ainsi, toute leur marmaille.

Deja orphelins de leur mere (GenevieveBoivin-Roussy), les freresLambert ont l’intention de repandre les cendres de leur pere (Pierre-Yves Cardinal) puis de decider s’ils vendent ou non la maison.

Or, rien ne se marche comme prevu. Nicolas a perdu l’urne et Liliane (Anna LeBreton), gardienne d’une maison, leur annonce qu’elle a bien l’intention de faire valoir ses droits sur la maison.

« on voit un tantinet de moi dans chaque frere, revele Ken Scott. Evidemment, comme Patrice a un auteur, les mecs font immediatement l’adresse avec moi. Il existe assurement un lien avec lui, mais je m’identifie aux quatre freres, qui seront des archetypes. Je les apprecie, j’aime un dynamique. J’avais l’envie d’explorer ces quatre freres reellement multiples, qui ont chacun une perception tres differente de ce qu’est le plaisir. »

Si les freres Lambert partagent des points communs avec un createur, Au revoir le plaisir n’est pas un recit autobiographique, jure Ken Scott : « En fait, je n’ai meme pas de freres, que des s?urs. Qui plus est, j’ai des filles. Toute votre histoire reste une transposition ; c’est plus facile de transposer des histoires que de raconter ma vie. On reussit i  nouveau plus a toucher des verites parce qu’on n’a pas le souci de heurter son entourage. Meme quand J’ai realite reste interessante, on doit que l’auteur lui donne un angle, un point de vue, un sens. »

Decouvrir Au revoir le bonheur, c’est renouer avec les themes chers au cineaste, tels la paternite, les liens familiaux, l’esprit communautaire et la figure de l’etranger debarquant en territoire inconnu.

« J’espere qu’il y a une coherence dans bien votre que je fais, qu’on puisse faire des liens entre chaque film. J’essaie d’effectuer des films qui me seront personnels, meme s’ils s’adressent a un large public. J’essaie de ne point me censurer, de dire ce que j’ai envie de dire. Meme si L’extraordinaire week-end du fakir est l’adaptation d’un roman [de Romain Puertolas], j’ai l’impression qu’il y avait de moi dans tout ca, et le theme de l’etranger y est plus tri?s que jamais. Quand on m’a envoye le roman, je m’y etais reconnu. »

J’espere qu’il y a une coherence dans bien votre que je fais, qu’on puisse Realiser des liens entre chaque film. J’essaie d’effectuer des films qui me paraissent personnels, meme s’ils s’adressent a un large public. J’essaie de ne point me censurer, de dire ce que j’ai envie de dire.

Fidele a lui-meme, Ken Scott aborde des themes graves avec un habile melange de sensibilite et d’humour. « Ce que j’aime, votre paraissent les comedies dramatiques, d’etre interesse par une affaire ou ils font veritablement des enjeux. Dans ce cas-ci, les enjeux sont reellement personnels, mais J’ai voulu m’assurer que le spectateur ait aussi un sourire, qu’il ait besoin de lire les personnages, de faire partie de la famille. »

S’il est content d’avoir pu tourner au Quebec, Ken Scott le doit toutefois a des instances bien plus hautes que lui : la pandemie et des regles sanitaires.

« Je cherchais un lieu mystique. I  l’origine, c’etait la Provence, puis la Havane, mais la COVID est arrivee et on n’avait plus le droit de tourner a l’exterieur du pays. Je n’ai gui?re vu ca comme votre compromis, mais une occasion de faire mieux. Si l’on voit la soiree, on ressent une certaine fierte parce que c’est chez nous. Ce n’est gui?re une carte postale, mais le visuel que nous offrent des Iles-de-la-Madeleine sert a raconter l’histoire au sein d’ ce lieu exceptionnel, donne une valeur a toute l’histoire. »

Mieux encore, les paysages grandioses du Quebec maritime lui permettaient d’ajouter une note de melancolie a ce huis clos au grand air ou nos quatre freres deviennent tour a tour complices et rivaux, comme dans toute bonne famille.

« du fait qu’on a tourne en automne, le vent et les couleurs amenaient une certaine melancolie. Dans ces paysages-la, Il existe quelque chose de mystique, c’est extraordinaire. J’esperais que bien ca participe a raconter l’histoire », explique celui qui s’est principalement inspire du Bal et de Nous nous sommes tant aimes, d’Ettore Scola, « maitre d’la melancolie », ainsi que du Voleur de bicyclette, de Vittorio de Sica.

« C’aurait ete nouvelle chose si j’avais pu tourner en Provence ou a la Havane, mais ca n’aurait si»rement jamais ete plus. » Pourquoi pas une trilogie ?, tel pourrait le suggerer 1 personnage du film. « Manque Afin de l’instant… », repond Ken Scott, sourire en coin.

Le film Au revoir le bonheur prend l’affiche le 17 decembre.